Devenir correcteur : un parcours passionnant
Comment j'ai transformé ma passion pour l'orthographe en carrière professionnelle.
7/15/20242 min read


Comment devient-on correcteur ?
Comme la plupart de mes collègues, j’ai toujours eu une bonne orthographe. Discrètes ou grossières, je voyais des fautes partout et cela m’agaçait prodigieusement. Jusqu’à ce que je comprenne que c’était ok, que les gens faisaient de leur mieux et que ce n’était pas une bonne chose de leur adresser des remarques humiliantes. Aujourd’hui mon regard est encore plus affûté mais je laisse passer n’importe quelle faute, même « sa va ? », tant qu’on ne me demande rien. Selon moi, c’est la meilleure base pour qui veut exercer ce métier : ne pas juger.
Je corrigeais souvent des textes pour les copains. L’idée d’en faire un métier m’avait déjà chatouillé, mais c’est en faisant la connaissance d’un correcteur professionnel que j’ai eu le déclic. Il m’a renseigné, conseillé et mis en contact avec une collègue qui sortait de formation. Elle était enthousiaste à propos de son école, l’EFLC : une formation entièrement en ligne, un volume de travail hebdomadaire raisonnable, un accompagnement bienveillant et personnalisé. Que demander de mieux ?
Alors je me suis lancé. J’ai passé six mois de rêve à améliorer mon orthographe et mes connaissances en typographie, à me tester sur des devoirs truffés de fautes que je pourchassais comme des œufs de pâques dans un jardin. À attendre la correction (de ma correction) pour savoir si j’avais eu raison de laisser une majuscule ici, d’enlever une virgule là, et pour recevoir quelques compliments au passage. Car j’étais bon élève. Les certifications Voltaire et Le Robert me l’ont confirmé : j’ai obtenu des scores nettement au-dessus du niveau expert, attendu pour devenir correcteur.
Mais je n’ai pas appris que l’orthographe. L’EFLC met l’accent sur l’une des qualités premières du correcteur : douter. Devant chaque mot, se demander sérieusement s’il est bien orthographié. Ne jamais lire simplement le texte mais l’analyser, tout vérifier. Ne pas consulter qu’un dictionnaire, fût-il bon, mais croiser plusieurs sources de qualité. Devant une information, douter encore. Le nom de ce philosophe est-il bien orthographié ? Cette date de publication est-elle exacte ? Les répondeurs téléphoniques existaient-ils déjà à l’époque où se situe l’histoire ?
L’école m’a aussi introduit dans l’univers professionnel de la correction. La chaîne éditoriale, les signes conventionnels utilisés sur papier (oui, ça existe toujours), la création d’entreprise ou encore des questions d’éthique sont quelques-uns des sujets que j’y ai découverts. La communauté des correcteurs et correctrices m’a ouvert les bras et j’ai pu bénéficier de l’expérience de bien des collègues. Outre le Whatsapp de ma promotion, j’ai rejoint Chat-Bosse, un serveur Discord réunissant plus de deux cents correcteurs et correctrices.
Enfin j’ai créé mon entreprise, Aigle Correction, et me voici ! Le métier de correcteur dans la peau, l’envie de continuer à apprendre sans cesse plus de choses à propos de notre merveilleuse langue, le regard plus acéré que jamais. Alors n’hésitez plus : confiez-moi vot